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La réalité des jeunes journalistes : entre passion et précarité.

  • 18 mars
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 mars

Le jeudi 7 novembre 2024, Pablo Pillaud-Vivien a donné une conférence à l’ESJ Paris. 

Le rédacteur en chef de la revue Regard a partagé son expérience en tant que jeune journaliste.


©Vincent Bresson/ Journaliste
©Vincent Bresson/ Journaliste

L’intervention de Pablo Pillaud-Vivien peut compter parmi les plus intéressantes, par son réalisme et son honnêteté sur la profession.
Le journalisme n’est visiblement pas un métier facile, surtout lorsqu’on est jeune et que l’on débute sa carrière.

Selon lui, journaliste est avant tout un métier de passion, une vocation guidée par la volonté de transmettre des informations justes et de dévoiler des vérités souvent ignorées.

Le rédacteur de la revue Regard en est l’exemple. À ce jour, il intervient sur les plateaux d’un média que l’on qualifierait de droite, bien qu’il soit lui-même un fervent homme de gauche, adepte du marxisme.
Dans son discours, il explique que, parfois, le besoin d’apporter des informations justes et vérifiées pousse à faire des compromis, mais sans jamais trahir convictions.

Bien que la passion soit, selon lui, un moteur dans ce métier, elle ne suffit pas toujours à surmonter les défis financiers.
Le journaliste a été très transparent à ce sujet. Il n’a pas hésité à évoquer la somme exacte qu’il gagnait par mois.
C’est un beau geste dans une France où parler d’argent est souvent tabou.

Malgré ses revenus assez modestes, le Mindset positif et les origines bourgeoises de ce jeune rédacteur en chef lui permettent de garder le cap.
Mais pas seulement : il a souligné l’importance, dans certains cas, d’un conjoint ou d’une conjointe au salaire plus élevé pour parvenir à un équilibre financier.

Alors, est-ce ça le secret ? Les bébés journalistes sont-ils censés se faire entretenir pour garder un pouvoir d’achat décent ?

Selon un communiqué publié par le SUD-AFP, qui est le Syndicat unitaire de l’Agence France-Presse (c’est-à-dire une organisation syndicale qui défend les droits des salariés, y compris les journalistes, travaillant pour l’AFP), malgré l’augmentation d’environ 7 millions d’euros du financement public pour l’année 2025, “le plus bas salaire d’entrée à l’AFP (dans la catégorie employée de presse) restera sous le SMIC”.

Dans un article paru dans Le Monde diplomatique et intitulé “On ubérise bien les journalistes”, le journaliste Vincent Bresson écrit : “Comme d’autres travailleurs, les journalistes subissent l’externalisation de leurs tâches et le nivellement vers le bas de leurs conditions de travail".
À force d’encourager la production d’articles standardisés, attendus ou recopiés sur des dépêches d’agence de presse, les entreprises de presse ont facilité le remplacement des rédacteurs par des exécutants mal payés. En attendant les robots.

Dans cet article est décrite la réalité du métier à laquelle les journalistes en sortie d’école se heurtent bien souvent.

Le journaliste évoque également l’exploitation dont sont victimes certains journalistes du web.
Dans ce cas précis, il s’agit de Clara, une journaliste de l’agence 6Medias.
Les journalistes de cette agence signent, à la pige, des " papiers" sur les sites de titres de presse renommés comme Le Point, Gala ou Géo.
La plupart du temps, le lecteur ignore que la production de ces textes fait l’objet d’une sous-traitance.
Quand celle-ci n’est pas spécifiquement indiquée, tout laisse en effet croire qu’il s’agit d’un texte écrit par un journaliste de la rédaction.”
Le conférencier a également abordé son rôle, en tant que personne blanche et privilégiée, dans la défense des minorités et des causes sociales.
Cet engagement, qu’il considère comme une responsabilité, illustre une facette essentielle du métier de journaliste : utiliser sa position pour dénoncer les injustices et porter des voix souvent marginalisées.

Cette conférence a offert un éclairage cru mais nécessaire sur le quotidien des journalistes.
Entre précarité financière, passion et engagement, elle a permis de mieux comprendre les défis de cette profession exigeante, mais aussi son rôle fondamental dans la société.

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SMOLLNANA

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